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DON MANUEL LE PARESSEUX iSg

C'est le surnom que je lui ai donné. L'Ar- chitecte tire ses cheveux à droite. Elle secoue la tête. Il les tire à gauche.

— Manuel, je suis heureuse. A partir d'au- jourd'hui, je n'aurai plus de soucis dans la vie. J'ai pris... j'ai pris la décision de ne plus rien faire.

J'ai fermé les yeux malgré moi; elle me donne une tape au front.

— Félicitez-moi ! Egoïste ! Je n'ai plus rien à faire, et pour toujours. Plus de piano, plus de théâtres, de salon, plus de tapisserie, plus de ces voyages en Europe, où je voulais étonner les hôtels et être acclamée comme la première. Mes robes, quand eîies seront prêtes je les essayerai. Me voici libérée pour toute l'existence. J'aurai seulement, un grand boudoir et j'y causerai de l'amitié avec mes amis. Voici le premier jour depuis ma nais- sance où je ne sois point occjipée. Félicitez- moi ! Pourquoi vous êtes-vous couché si \o\?

— Que devais-je faire. Délices et Charmes P Miss Gregor est ma maîtresse depuis ce soir, à six heures.

Elle abandonne ma main, la reprend, la

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