Page:Giraudoux - Amphitryon 38.djvu/85

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Alcmène. — Non, non, ma nuit n’est pas la nuit. Lève-toi, ou j’appelle.

Jupiter se redresse, contemple le paysage qui étincelle devant les fenêtres.

Jupiter. — Quelle nuit divine !

Alcmène. — Tu es faible, ce matin, dans tes épithètes, chéri.

Jupiter. — Je dis divine !

Alcmène. — Que tu dises un repas divin, une pièce de bœuf divine, soit, tu n’es pas forcé d’avoir sans cesse de l’invention. Mais, pour cette nuit, tu aurais pu trouver mieux.

Jupiter. — Qu’aurais-je pu trouver de mieux ?

Alcmène. — À peu près tous les adjectifs, à part ton mot divin, vraiment hors d’usage. Le mot parfait, le mot charmant. Le mot agréable surtout, qui dit bien des choses de cet ordre : quelle nuit agréable !

Jupiter. — Alors la plus agréable de