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Je n’allai pas plus loin cette nuit-là, Pavel. Le jour me surprit, et j’entrai dans ta chambre. Tu venais du bal Gœthe, où tu avais figuré en Gœthe centenaire. Fauteuils, tables, lit, tout dans ta chambre était jonché des défroques de centenaire, de perruques, de joncs à bec, de culottes puce, de tabatières…, Toi, endormi, tu éclatais, tes yeux fermés dans de beaux sourcils neufs : de ce passage dans la vieillesse, il ne te restait qu’un peu de rouge aux joues.

Voilà ton portrait. Voilà ce que je comprenais à tous tes petits Pavlovitch de gestes et de soucis… Et moi ?


Cher Jean,

Pourquoi me rappelles-tu mes retours du bal masqué ? Pourquoi étions-nous ces jours-là, sous nos loups, si graves ? Pourquoi ne me semble-t-il avoir porté les vérités de notre enfance que sous ces déguisements ? Les balayeuses à jupon vert sous leur chapeau à queue de chamois arrosaient déjà à