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plein de pitié, mais mis en méfiance de sa divination, feuilletant les autres poèmes, on ne croit plus exactement ce qu’ils affirment, on ne croit plus que l’amour est juste « une rue ouverte où se précipite ce qui jamais ne revient, un traître qui livre au destin la citadelle du cœur, un enfant étendu ». On se butte un peu, on vous contredit, pauvre cher Brooke, — on s’entête à croire que l’amour est une rue, si vous le voulez, mais fermée, ou un traître, mais alors un traître qu’on trahit, et parfois l’on voit ce doux enfant vertical, flottant tristement dans l’air.

Comment Seeger est mort ?

C’est l’été. Tout ce qui empêche de respirer l’été, son képi, son masque, il l’enlève. Il tient son cigare derrière lui, à cause de la fumée ; le voleur de la compagnie le lui vole, et Dieu merci, car ses mains après sa mort ne se brûleront pas sur lui. Puis il s’étire, mais sans lever les bras, à cause des balles, les bras en croix. Il a juste une mi-