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seraient pas déplacés, et il serait bon sans doute d’en acquérir dès maintenant les emplacements, alors que le prix du terrain n’est pas fort élevé et qu’on a la facilité de ménager autour des monuments futurs des places et des squares qui en faciliteront plus tard la vue et l’accès.

Ces observations présentées, nous devons, répétons-le, louer sans réserve la sagesse de l’administration publique qui a admirablement compris l’importance politique et commerciale de Tunis, dont la situation privilégiée au fond du golfe incomparable qui a pris son nom attirera un vaste commerce maritime extérieur, en même temps que tous les chemins de fer en construction ou en exploitation à l’intérieur, convergeant tous vers le cœur du pays et le foyer de vie, viendront, de toutes parts, lui verser à grands flots les produits variés d’un sol inépuisable où le bétail abonde, où croissent en quantité les céréales, le blé, l’orge, le sorgho, le maïs, où prospère la ramie, où la vigne fournit des raisins magnifiques, où les huiles, les alfas, les dattes, sont des produits d’exportation courante.

Aussi l’avenir apparaît-il brillant. Nous n’en donnerons comme preuve que le chiffre de la population de Tunis, qui, de 120 ou 130,000 habitants à l’époque de l’intervention première de la France, est monté à près de 200,000. Avec une telle progression, une marche en avant aussi considérable, on peut tout espérer, tout attendre du temps.

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