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tion de Tunis. L’amour de la vérité nous oblige pourtant à formuler ici une légère critique :

Pourquoi, dans le tracé des voies nouvelles, n’avoir pas ménagé une seule place ?

Le magnifique monument qu’est l’Hôtel des Postes lui-même se trouve à l’alignement d’une rue très mouvementée et des plus étroites, et nulle part l’observateur ne pourra jeter sur l’édifice un coup-d’œil d’ensemble. Cependant, au moment de la construction de l’Hôtel, des terrains nus se trouvaient en face, qui ne semblaient attendre qu’un square et qui, maintenant, sont couverts de constructions.

Faudra-t-il, dans un demi-siècle, quand on reconnaîtra l’erreur aujourd’hui commise, acheter ces maisons pour les mettre à bas ? Peut-être. Mais alors la pioche du démolisseur découvrira un terrain qu’on eût acheté jadis à vil prix et qui reviendra alors à quelque cinq ou six cents francs par mètre carré de surface. Il serait donc prudent et sage de mettre à profit cette leçon et de ménager dès maintenant des places et des squares.

Peut-être aussi serait-il également prudent et sage de ne pas entasser tous les monuments publics sur un même point de la ville. Du côté de la gare française se trouvent le Palais de la Résidence, le Marché, la Poste, etc. C’est assez d’édifices publics sur la partie sud. On peut dès maintenant prévoir que le quartier avoisinant le Boulevard de Paris deviendra, à bref délai, un des centres de Tunis les plus beaux et les plus fréquentés. Quelques-uns des futurs monuments, qu’on devra élever, comme le Palais de Justice, la Bourse, etc., n’y