Cette réussite constante de ses entreprises de sauvetage n’était pas due seulement à la rare intelligence et à l’esprit éminemment pratique de M. Goffiau, elle provenait encore de la puissance des appareils à l’aide desquels il les réalisait. Les plus remarquables étaient, sans contestation, une pompe d’une telle force, qu’elle pouvait enlever jusqu’à mille tonnes par minute de la carène d’un navire submergé : en sorte que cette coque, tout à coup vidée, était enlevée à la surface de la mer, par son allégement subit, avant que l’eau eût pu l’envahir de nouveau ; une chaîne d’environ trois cents mètres, dont chaque anneau pèse 150 kilogrammes ; enfin, les équipages de plongeurs, sorte d’armure en cuir dont le casque était mis en rapport avec l’air extérieur au moyen de tuyaux de gutta-percha.
M. Goffiau, s’étant rendu sur les lieux, s’assura par lui-même de l’état et de la situation des vaisseaux, dont il visita, en costume plongeur, les cadavres à demi ensevelis dans la vase. Son opinion fut qu’il était possible, malgré les difficultés qu’offrait l’opération, de les arracher entiers ou par morceaux à leur couche de fange.