Ton père et ton frère sont morts au champ d’honneur.
Le sacrifice a été dur, mais mes larmes ont été séchées par mon amour pour la France.
Prie le Ciel pour moi, ma Reine, car moi aussi je dois te quitter.
Toi ! oh ! mon Dieu !
Oui. Le sort m’appelle sous les armes. Oui, le sort, mais un sort inique, criminel. Voici. Je me rendais chez le marchand de vin, lorsque soudain, je suis accosté par un soldat qui me conduit devant le colonel Griffard, présidant le tirage au sort des conscrits. Je vois encore son sourire railleur et sardonique à mon entrée dans la salle. On m’interroge, âge, qualités, conditions physiques et mentales. Je réponds franchement. Bref, je suis bon pour la guerre. Arrive le moment de tirer au sort. Le colonel, j’ai tout vu, fait une substitution de numéros inaperçue de tous, excepté de moi, et je suis enrôlé.