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À LA CONQUÊTE D’UN BAISER

tous

Gabrielle ! Une femme comme une autre ! Ah ! quel blasphème !

gustave

Ah ! monsieur, si vous n’avez jamais vu Gabrielle, vous n’avez jamais vu de belle femme !

(Mouvement de dépit parmi l’auditoire féminin)

Oh ! je demande bien pardon à ces dames si je les ai offensées. Mais est-ce que les étoiles jalousent le soleil et la lune d’avoir un éclat plus resplendissant qu’elles. Non, certes, ah ! non.

Ah ! Gabrielle ! qu’elle est belle. Inutile de vous faire ma biographie accidentée. J’en ai vu des femmes dans ma vie. C’est un vétéran qui vous parle. J’ai essuyé le feu de plusieurs batailles et j’en suis sorti avec de glorieuses cicatrices. J’en ai vu des belles, des laides, des spirituelles, des sottes, des modèles aux formes voluptueuses et des résidus, qui auraient pu concourir avec plus ou moins d’avantage avec un manche de balai. Mais des femmes comme Gabrielle, jamais je n’en ai rencontrées. La tête, ô quelle tête ! jamais sculpteur ne put incarner dans son siboulo un tel idéal. Les cheveux noirs, abondants. Les yeux, ô mais les yeux ! des yeux maudits, qui, avec leur éclat noir, vous donnent le vertige, comme si vous étiez au haut des tours de Notre-Dame.