Page:Gilson - Celles qui sont restées, 1919.djvu/105

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LA GRAND’MÈRE


Sa lettre :


« Madame, je passe par votre ville ; je voudrais saluer, devenue femme, mère et veuve, la petite fille aux cheveux longs que j’ai quittée jadis pour une légation lointaine. J’étais triste. Personne ne m’a plus dit les mots qu’elle a trouvés alors. Je les ai gardés. Madame, après ces quinze ans écoulés, c’est un homme très vieilli qui passe ; laissez-le s’arrêter, et vous dire merci.

» Votre dévoué
« Sakiakine. »