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commodes, l’une sur l’autre ; la tante, à l’étroit dans son refuge, a empilé les meubles ; elle n’a rien voulu aliéner de l’humble héritage. Il ouvre les tiroirs, les fouille… Quelle est cette vieille tabatière ? Il l’ouvre : dans la tabatière, il y a deux pièces de monnaie jaunes, jaunes comme les yeux de la chatte qui s’est éveillée et l’observe ; de l’or ! du vieil or d’économie, tout ce que possède la pauvre femme, sans doute, deux louis.

Il en prend un, referme violemment le tiroir, se redresse, repousse d’un coup de pied la chatte qui file en miaulant ; ouvre la fenêtre, enjambe l’appui ; au risque de se tuer, gagne la terrasse en s’accrochant aux aspérités du mur, atteint l’escalier, s’enfuit.

Le voilà dehors, envolé, libre !… L’air est vif, les passants vont et viennent ; il lui