Page:Gill - Vingt années de Paris, 1883.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Une voix cria : il faut l’arrêter ! La retraite lui fut barrée ; on l’entoura.

Resté en place, interdit, je le vis disparaître, entraîné dans une masse armée et tumultueuse.

Alors mon compagnon me dit :

— Suivons-les : on va le fusiller.

Certes, si j’avais entrevu la probabilité d’un tel dénouement, j’aurais, selon le conseil d’Agricol, accompagné la foule ; évidemment nous eussions fait, pour sauver l’homme, tout ce que pouvaient deux grands garçons résolus, de stature et d’accent populaires.

Mais cela était si loin de mes prévisions, de l’impression « bonhomme » du commencement de la journée, que, haussant les épaules, fatigué de promenade, je pris mon compagnon par le bras, et le ramenai dans Paris.

Ce n’est que vers huit heures du soir que