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— Tiens ! c’est Clément Thomas.

Celui qui avait mené la garde nationale à Buzenval était-il sollicité de reprendre son commandement ? Je ne sais.

Il y eut un instant de silence pesant ; puis l’ex-général recula, fit un pas en arrière pour se retirer, mais gauchement, maladroitement, comme incertain de son libre arbitre. Ceci est le point décisif à remarquer ; j’y insiste : il ne sut point repartir.

Je connais médiocrement l’histoire de Clément Thomas et n’ai pas pris le temps de l’étudier ; mais ce geste a suffi pour me convaincre que la netteté, la franchise d’allures n’étaient point du ressort de ses vertus. En une seconde, son trouble, sa tournure embarrassée, sa retraite oblique avaient allumé la défiance du groupe qui s’était formé autour de nous, groupe qui devenait foule.