Page:Gill - Vingt années de Paris, 1883.djvu/125

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un mien vieil ami que j’ai nommé tout à l’heure.

Donc, en septembre 1843, ce mien ami descendait à cheval, rayonnant de jeunesse, un des sentiers rocheux des Hautes-Pyrénées. Il allait tranquille au soleil, abandonnant sa chevelure aux vives caresses de l’air.

Un piéton montait la côte, au même instant, un peu courbé quoique dans la force de l’âge, le chapeau sur les yeux. Tout à coup, soit excès de chaleur, soit fatigue, soit pour toute autre cause, il se découvrit, et le cavalier, tremblant, éperdu en reconnaissant son visage, exclama dans l’étendue ce cri retentissant :

— Hugo !

Hugo — c’était lui — s’arrêta, s’inclina ; mais le cheval effrayé du cri, violemment