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Et, dans le nocturne éblouissement,
Des rayons de lune ont pieusement
Argenté sa moire.
Aussi dira-t-il combien le cristal
De l’iris est bleu, sur quel idéal
De limpidité s’ouvre la prunelle,
Et par quel effet du mystérieux
Il fait clair de lune au fond des beaux yeux
De mademoiselle.
L’aile interrompait son cours vers le sol
Pour illuminer plus longtemps son vol
Au rayonnement des apothéoses.
Il faut le miroir de ce souvenir
Qui dans les levants vit s’épanouir
Les nuages roses,
Pour énumérer tous les incarnats
Nuançant l’oreille aux plis délicats
Où la mèche d’or librement se joue,
Et, sans les meurtrir sous des mots trop lourds,
Décrire la lèvre et le fin velours
De la rose joue.
Le fragment sacré, dans l’éther sans fin
A porté l’essor du fier séraphin,
Parmi des froufrous d’ailes éperdues.
Ayant pu sonder le mystère bleu,
Mieux qu’un astre ouvrant son grand œil de feu
Sur les étendues,
Il saura parler d’un autre infini
Pour nous révéler le foyer béni
Dont le cœur de Rose a gardé la flamme…
Et nous comprendrons le rêve enchanté
Qui doit voltiger dans l’immensité
De sa petite âme.