Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/218

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ah ! reste en la lumière exquise de mon rêve,
Fils de mes rêves, pur enfant de l’Idéal !
Demeure inviolé dans ton beau ciel natal,
Où, pour te saluer, ma prière s’élève !

Reste dans les clartés ! Reste dans les splendeurs !
Et qu’au plus haut des cieux un concert de louanges
Rassemble autour de toi les plus aimants des anges,
T’offrant leur cœur d’étoile et leurs fières candeurs !

Mon art miraculeux de poète et de mage
Saura créer pour toi des prodiges divers
Et t’offrir un féerique et sublime univers
Où seule régnera ta merveilleuse image.

Le désir ni l’ennui n’y pourront pénétrer.
Un sourire sans fin fleurira dans les roses.
L’éternelle beauté des essences des choses
Cherchera ta pensée et viendra s’y mirer.

Ainsi, fils de mon âme extatique et ravie,
À jamais à l’abri de la réalité,
Tu m’attendras au sein du rêve illimité,
Ô toi que j’aime trop pour te donner la vie !