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L’AMANT DESESPERE*.
 
Forêts solitaires et sombres ,
Je viens, dévoré de douleurs,
Sous vos majestueuses ombres
Du repos qui me fuit respirer les douceurs.

 
Recherchez, vains mortels, le tumulte des villes ;
Ce qui charme vos yeux aux miens est en horreur :
Ce silence imposant, ces lugubres asiles,
Voilà ce qui peut plaire au trouble de mon cœur.


Arbres, répondez-moi... Cachez-vous ma Sylvie ?
Sylvie, ô ma Sylvie !... Elle ne m’entend pas.
Tyrans de ces forêts, me Jauriez-vous ravie ?
Hélas ! je cherche en vain la trace de ses pas.


O feuillages chéris, voluptueux feuillages,
Combien de fois vos noirs ombrages
Nous ont aux yeux jaloux l’un et Fautre voilés ,
Et que ces doux instants se sont vite écoulés !


Toi qui me répétois les chants de ma Sylvie ,
Quand, seule, elle vantoit les douceurs de sa vie,
L’entends-tu ? parle , écho ; dis , me la rendra-t-on :)
Hélas ! il semble qu’il dit non.


* Publié dans le Début poétique . en 1771 et 1772.