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ODE IX[1],

IMITÉE DE PLUSIEURS PSAUMES.

J’ai révélé mon cœur au Dieu de l’innocence ;
Il a vu mes pleurs pénitents ;
Il guérit mes remords, il m’arme de constance :
Les malheureux sont ses enfants.

Mes ennemis, riant, ont dit dans leur colère :
Qu’il meure, et sa gloire avec lui !
Mais à mon cœur calmé le Seigneur dit en père :
Leur haine sera ton appui.

À tes plus chers amis ils ont prêté leur rage :
Tout trompe ta simplicité :
Celui que tu nourris court vendre ton image,
Noire de sa méchanceté.

Mais Dieu t’entend gémir, Dieu vers qui te ramène
Un vrai remords, né des douleurs ;
Dieu qui pardonne enfin à la nature humaine
D’être foible dans les malheurs.

J’éveillerai pour toi la pitié, la justice
De l’incorruptible avenir ;

  1. Composée par l’auteur huit jours avant sa mort.