Page:Gilbert-Lecomte - Mörike ou la Voix de l’amour, paru dans Comœdia, 14 novembre 1942.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Toute liaison durable était impossible avec cette éternelle passante. D’ailleurs Mörike devait bientôt apprendre qu’au cours de ses allées et venues de ville en ville, l’étrange fille avait répondu à l’amour de bien des hommes. Désespéré, il résolut d’en finir avec cet amour ; il rompit toutes relations avec celle qui allait devenir la Peregrina de ses rêves.

Le choc sentimental fut extrêmement violent. Mörike tenta de se délivrer de sa passion malheureuse en la transposant en un drame. Mais il ne put en venir à bout et brûla les fragments qu’il avait écrits.


L’homme n’écrit rien sur le sable
À l’heure où passe l’aquilon.


Mais comme à Musset ses Nuits, la première stupeur passée, le souvenir devait lui dicter ses pages les plus sublimes, le cycle des cinq poésies consacrées à Peregrina.