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ne peut donc servir à régler les échanges internationaux. Au contraire, la valeur de la monnaie métallique, étant réglée par le métal, est à peu près la même par tout pays civilisé ; elle peut donc circuler partout, sinon comme monnaie frappée, du moins comme lingot. Voilà pourquoi la monnaie métallique est essentiellement une monnaie universelle et internationale, tandis que la monnaie de papier est essentiellement une monnaie nationale.

3° Enfin la valeur de la monnaie de papier est plus variable que celle de la monnaie métallique, et cela par la fort bonne raison que la quantité de monnaie de papier dépend de la volonté du législateur, tandis que la quantité de monnaie métallique ne dépend que de causes naturelles, à savoir la découverte de nouvelles mines. L’une est donc émise par les hommes, l’autre par la nature. Il est au pouvoir d’un législateur imprévoyant de déprécier la monnaie de papier en en émettant une quantité exagérée, et le fait n’est que trop fréquent ! tandis qu’il n’est au pouvoir d’aucun gouvernement de déprécier de cette façon la monnaie métallique. En supposant même qu’il ait la prudence de n’émettre qu’une quantité déterminée de papier-monnaie, il ne saurait empêcher que les besoins ne varient d’un moment à l’autre : et si à une période d’activité commerciale qui aura nécessité un accroissement de l’instrument des échanges, succède, ce qui arrive le plus souvent, une période de dépression, le papier-monnaie se trouvera nécessairement en quantité surabondante.

Il est vrai que la découverte de mines exceptionnellement riches peut aussi jeter dans le monde, à un moment donné, une quantité considérable de métaux précieux, et, par suite, faire baisser la valeur de la monnaie métallique. Il est vrai aussi que lorsque une période de dépression succède à une période d’activité, la monnaie métallique qui a été attirée dans

    sait ce que vaut sa signature. Mais en ce cas on le reçoit, non comme une monnaie, mais comme un titre de créance, c’est-à-dire avec l’intention de se le faire payer, tout comme on accepterait aussi par tout pays un billet signé de Rothschild.