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Le vent sur les ramures dominées… ô ! navigation aérienne…

J’aurais voulu, la nuit, rôder dans les jardins Farnèse ; mais on n’y laisse pas pénétrer…

Admirables végétations sur ces ruines dissimulées.

À Naples, il y a des jardins bas qui suivent la mer comme un quai et laissent entrer le soleil.

À Nîmes, la Fontaine, pleine d’eaux claires canalisées.

À Montpellier, le jardin botanique. Je me souviens qu’avec Ambroise, un soir, comme aux jardins d’Académus, nous nous assîmes sur une tombe ancienne, qui y est tout entourée de cyprès ; et nous causions lentement en mâchant des pétales de roses.

Nous avons, une nuit, vu du Pérou, la mer lointaine et que la lune argentait ; auprès de nous s’ébruitaient les cascades du château d’eau de la ville ; des cignes noirs frangés de blanc nageaient sur le bassin calmé.

À Malte, dans les jardins du résident je vins lire ; il y avait à Citta Vecchia un bois très petit de citronniers ; on l’appelait « il Boschetto » ; nous nous y plûmes ; et nous mordîmes des citrons