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LE PROMÉTHÉE MAL ENCHAÎNÉ

les idées subordonnées aux hommes. Mais sitôt qu’ils les reconnurent souveraines, ils s’occupèrent d’elles seules et s’y oublièrent.


XXXII


Les choses ont besoin de nous pour être, ou pour se sentir être, et, sans nous, restent dans l’attente. Et l’homme en sent un inquiet malaise : la pression en nous de tout ce qui n’a pas encore été et qui veut être, — de tout l’inconnu qui demande son petit instant de pensée, semble implorer de nous l’existence, parce