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MAL ENCHAÎNÉ

lequel Angèle exécutait les petits airs qu’entre temps il faisait pour elle.

Tityre disait à Angèle : Tant d’occupations me tueront ; je n’en puis plus ; je sens l’usure ; ces solidarités activent mes scrupules ; s’ils augmentent, je diminue. Que faire ?

— Si nous partions ? lui dit Angèle.

— Je ne peux pas, moi : j’ai mon chêne.

— Si vous le laissiez, dit Angèle.

— Laisser mon chêne ! y pensez-vous ?

— N’est-il pas assez grand bientôt pour pousser seul ?

— Mais c’est que j’y suis attaché.

— Détachez-vous, reprit Angèle.

Et peu de temps après, ayant bien