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ANDRE GIDE

regardaient le soleil s’abaisser ; puis lorsque l’heure enfin s’était faite plus douce, ils regagnaient lentement la demeure. La mer n’était pas loin ; par les fortes marées, la nuit, on entendait faiblement le bruit des vagues. Parfois ils descendaient jusqu’à la plage ; c’était par une vallée étroite et sinueuse, sans ruisseau ; des ajoncs, des genêts y croissaient et le vent y chassait du sable ; puis la plage s’ouvrait : c’était un golfe, sans barques, sans navires ; pourtant la mer y était calme. L’on voyait, presque en face, sur la côte recourbée et qui semblait au loin former une île, en ce point même, l’on apercevait comme la grille fastueuse d’un parc ; au soir elle luisait comme