choir, l’appliquai sur mon front, lavai, frottai mes joues, mon cou, tout ce que cette femme avait touché.
Certains jours, Lucile Bucolin avait « sa crise ». Cela la prenait tout à coup et révolutionnait la maison. Miss Ashburton se hâtait d’emmener et d’occuper les enfants ; mais on ne pouvait pas, pour eux, étouffer les cris affreux qui partaient de la chambre à coucher ou du salon. Mon oncle s’affolait ; on l’entendait courir dans les couloirs, cherchant des serviettes, de l’eau de Cologne, de l’éther ; le soir, à table où ma tante ne paraissait pas encore, il gardait une mine anxieuse et vieillie.
Quand la crise était à peu près passée, Lucile Bucolin appelait ses enfants auprès d’elle ; du moins Robert et Juliette ; jamais Alissa. Ces tristes jours, Alissa s’enfermait dans sa chambre, où parfois son père venait la retrouver ; car il causait souvent avec elle.