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le renoncement au voyage

Le reste est dans la nuit déjà ; mais du côté de l’’occident une inflammation dure encore ; par chaque rue transversale, au fond du désert, on la voit. Là traîne une rougeur où la dernière ferveur des rayons s’est usée, et là, touchant la dune, au ras du sol, au loin, une ligne plus cramoisie, nuage rutilant, sanglant, et comme une écorchure du ciel. Ah ! de quelle abondance d’or, au-dessus de la dune, tantôt, le soleil déjà disparut inondait encore la plaine ! Quelle vapeur à présent s’en élève ! Sous son bleuissement délicat se recule peu à peu l’oasis.

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