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le renoncement au voyage

feuilles restent encore ; larges, plates, d’un or épais. Sous les palmiers, dans l’ombre sèche, elles s’étendent ; elles flottent ; on les dirait planer ; — jusqu’au jour où, pour son troupeau, quelque berger, plus actif que l’hiver, achève de vider les branches.

Et quand j’en aurai dit le parfum, la blancheur, que retiendrai-je ici de cette nuit que j’aurais souhaité prolonger jusqu’à l’aube ? — Une lune échancrée luisait au haut du ciel. La veille, pleine encore, elle ne paraissait pas si belle ; il avait plu ; on ne voyait devant les maisons de plaisir que de rares Arabes, ceux qui n’avaient pas craint, pour remonter des vieux

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