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le renoncement au voyage

plus vieux dans les flammes, où les poux meurent en crépitant. Puis Sidi Taïeb se revêt et de nouveaux burnous, sur lui tombent du ciel.

Sous leur poids il ne peut pas marcher ; il roule. Un jour je l’ai vu s’avancer : il avait l’air d’Ubu partant en guerre. — Un autre jour, soutenu par deux filles, que sans doute il sanctifiait, deux Ouled en robe de fête, suivant la procession exaltée qui menait musique et grand bruit vers la tombe de Sidi Sarzour, il riait, chancelait, titubait ; on aurait dit un Silène ivre.

Si beau qu’il fût ainsi, moi je le préfère immobile. À genoux, assis, accroupi… on ne sait ; on ne voit qu’une masse obronde qui dodeline de-ci de-là. Il reste ainsi, tard dans

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