Page:Gide - Amyntas, 1906.djvu/164

Cette page n’a pas encore été corrigée
le renoncement au voyage

ment te porte ! et que le mouvement des vagues te soit doux ! — Je rêve aux temps où l’on disait : qu’un vent léger gonfle ta voile !…

Sur le mur de l’Amirauté, qui blanchit aussitôt et vibre, un rayon tombe. Mais le ciel reste chargé d’eau. Que de nuages sur l’Atlas ! C’est par un pareil jour qu’il paraît bien porter le poids du ciel.

Ces trois petits enfants sur les marches de l’escalier qui mène au port — ils se partagent, non pas un poisson : une arête, qu’ils auront trouvée Dieu sait où (qui donne aux petits des oiseaux leur pâture). Il reste un peu de chair encore, près de la tête ; c’est là qu’ils grattent ;

158