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bou-saada

Enfin, dès que la température me permet de mettre les mains à l’air je sors de mon sac un Virgile et je relis l’Églogue à Pollion[1].

Rien de tout cela ne me suffit ; je voudrais, ce matin, pouvoir aller au Louvre et relire du La Fontaine.

Deux grands gaillards basques conduisent, tannés, boucanés, culottés. Ce matin je suis seul avec eux dans la très primitive tapissière qui fait office de courrier. Les autres voyageurs sont remplacés par des tonneaux, des sacs, des caisses. Dans le sable où l’attelage peine, les basques cinglent les chevaux du fouet moins que de la

  1. À mon avis, c’est la moins belle. L’on n’y trouve presque aucun de ces vers langoureux, liquides et parfaits qui sont les délices des autres.
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