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tyre, ils signèrent chacun à leur tour un papier blanc où l’on écrivit ensuite la condamnation du pontife de Byzance. Flavien fut au même instant livré aux bêtes féroces de cet amphithéâtre ecclésiastique. Les moines furent excités, par la voix et l’exemple de Barsumas, à venger les injures de Jésus-Christ. On dit que le patriarche d’Alexandrie outragea, souffleta et foula aux pieds son confrère l’évêque de Constantinople[1]. Il est sûr qu’avant d’atteindre le lieu de son exil, la victime expira le troisième jour des blessures et des coups qu’elle avait reçus à Éphèse. Ce second synode d’Éphèse a été, avec raison, détesté comme l’assemblée d’une troupe de voleurs et d’assassins ; cependant les accusateurs de Dioscore ont dû exagérer sa violence pour excuser la lâcheté ou l’inconstance de leurs procédés.

Concile de Chalcédoine. A. D. 451. Octobre 8-nov. 1er.

La foi de l’Égypte avait prévalu ; mais le parti vaincu était soutenu par ce même pape qui avait affronté sans terreur la colère et les armes d’Attila

  1. Ελεγε δε (Eusèbe, évêque de Dorylée) τον Φλαβιανον και δειλαιως αναιρεθηναι προς Διοσκορο‌υ ωθο‌υμενον τε και λακτιζομενον : et ce témoignage d’Evagrius (l. II, c. 2) se trouve encore fortifié par l’historien Zonare (tom. II, l. XIII, p. 44), qui affirme que Dioscore donnait des coups de pieds comme un onagre ; mais le langage de Liberatus (Brev., c. 12, in Concil., t. VI, p. 438) est plus circonspect, et les Actes du concile de Chalcédoine, qui prodiguent les noms d’homicide, de Caïn, etc., ne justifient pas une accusation si spéciale. Le moine Barsumas est accusé en particulier, εσφαξε τον μακαριον Φλαυιανον αυτος εσ‌τηκε και ελεγε σφαξον. (Concile, tom. IV, p. 1413.)