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sées au fil de l’épée ; mais les postes étaient imprenables, les assiégeans se retirèrent ; et, poursuivis par ceux qui étaient dans la cathédrale, ils perdirent leurs chevaux, et plusieurs des soldats furent grièvement blessés à coups de pierres et de massue. Des cris forcenés et des actions de fureur, la sédition et le sang souillèrent la ville de la sainte Vierge. Les synodes rivaux s’accablèrent réciproquement d’anathèmes et d’excommunications ; et les récits contradictoires des factions de Syrie et d’Égypte embarrassèrent le conseil de Théodose. L’empereur, qui voulait apaiser cette querelle théologique, employa durant trois mois toutes sortes de moyens, excepté le plus efficace de tous, celui de l’indifférence et du mépris. Il voulut écarter ou intimider les chefs au moyen d’une sentence qui aurait également acquitté ou condamné les uns et les autres ; il revêtit de pleins pouvoirs ses représentans à Éphèse, et leur donna des forces militaires capables de les soutenir. Il manda huit députés des deux partis pour conférer librement et légalement aux environs de la capitale, loin de la frénésie populaire, toujours contagieuse ; mais les Orientaux refusèrent d’obéir à cet ordre ; et les catholiques, enorgueillis par leur nombre et par l’appui des Latins, rejetèrent toute espèce d’union ou de tolérance. Théodose poussé à bout, malgré sa douceur naturelle, prononça en colère la dissolution de ce synode tumultueux, qui, à la distance de treize siècles, se présente à nous maintenant sous le respectable nom de troisième concile œcuméni-