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survécut ensuite au partage et à l’asservissement de cette ancienne monarchie. Deux de ces princes, Artaban et Chlienes, se réfugièrent ou se retirèrent à la cour de Léon Ier qui les accueillit avec générosité et les établit honorablement dans la province de Macédoine : Andrinople devint ensuite le lieu de leur résidence. Ils y soutinrent durant plusieurs générations la dignité de leur naissance, et, pleins de zèle pour l’empire romain, rejetèrent les offres séduisantes des Persans et des Arabes, qui les rappelaient dans leur patrie : mais le temps et la pauvreté obscurcirent peu à peu leur éclat, et le père de Basile fut réduit à une petite ferme qu’il cultivait de ses mains ; cependant, trop fier pour avilir le sang des Arsacides en s’alliant à des plébéiens, il épousa une veuve d’Andrinople, qui se plaisait à compter Constantin parmi ses aïeux, et leur fils put se vanter de quelques rapports de parenté, ou du moins de nation, avec Alexandre de Macédoine. Ce fils, nommé Basile, avait à peine vu le jour, lorsqu’il fut enlevé avec sa famille et les habitans de la ville où il avait pris naissance, par les Bulgares, qui vinrent ravager Andrinople : il fut élevé dans la servitude, sous un climat étranger ; et cette sévère discipline lui donna une force de corps et une flexibilité d’esprit, qui, par la suite, devinrent la source de son élévation. Encore dans la première jeunesse, ou à peine parvenu à l’âge d’homme, il fut du nombre de ces captifs romains qui brisèrent courageusement leurs fers, et après avoir traversé la Bulgarie, gagné les côtes