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tianisme fut prêché avec succès, dans le sixième siècle, aux Bactriens, aux Huns, aux Persans, aux Indiens, aux Persarméniens, aux Mèdes et aux Élamites ; le nombre des églises qu’on trouvait chez les Barbares, depuis le golfe de la Perse jusqu’à la mer Caspienne, était presque infini ; et leur foi nouvelle se faisait remarquer par le nombre et la sainteté de leurs moines et de leurs martyrs. Les chrétiens se multipliaient de jour en jour sur la côte de Malabar, si fertile en poivre, et dans les îles de Socotora et de Ceylan ; les évêques et le clergé de ces contrées lointaines tiraient leur ordination du catholique de Babylone. Dans un siècle postérieur, le zèle des nestoriens dépassa les bornes où s’étaient arrêtées l’ambition et la curiosité des Grecs et des Persans. Les missionnaires de Balch et de Samarcande suivirent sans crainte les pas du Tartare errant, et se glissèrent dans les vallées de l’Imaüs et des rives du Selinga. Ils exposèrent des dogmes métaphysiques à ces pasteurs ignorans ; ils recommandèrent l’humanité et le repos à ces guerriers sanguinaires. On dit cependant

    pas une surface aplatie et oblongue, telle que la représente l’Écriture (l. II, p. 138) ; mais l’absurdité du moine se trouve mêlée avec les connaissances pratiques du voyageur, qui partit, A. D. 522, et qui publia son livre à Alexandrie, A. D. 547 (l. II, p. 140, 141 ; Montfaucon, Præfat., c. 2). Le nestorianisme de Cosmas, dont son savant éditeur ne s’aperçut pas, a été découvert par La Croze (Christianisme des Indes, t. I, p. 40-55) ; et ce point est confirmé par Assemani (Biblioth. orient., t. IV, p. 605, 606).