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des articles qui tendaient à augmenter et à fortifier la tolérance dont le christianisme jouissait en Perse. L’empereur, peu instruit des droits de la conscience, était incapable de pitié ou d’estime pour les hérétiques qui rejetaient l’autorité des saints conciles ; mais il se flattait qu’ils pourraient remarquer peu à peu les avantages temporels d’une union avec l’empire et l’Église de Rome ; et, s’il ne venait pas à bout d’obtenir leur reconnaissance, il espérait du moins les rendre suspects à leur souverain. À une époque plus récente, on a vu la superstition et la politique du roi très-chrétien brûler à la fois les luthériens à Paris, et les protéger en Allemagne.

Leurs missions en Tartarie, dans l’Inde et à la Chine, etc. A. D. 500-1200.

Le désir de gagner des âmes à Dieu et des sujets à l’Église a excité dans tous les temps l’activité des prêtres chrétiens. Après la conquête de la Perse, ils portèrent leurs armes spirituelles à l’orient, au nord et au midi, et la simplicité de l’Évangile fut enluminée des couleurs de la théologie syriaque. Si l’on en croit un voyageur nestorien[1], le chris-

  1. Voyez la Topographia christiana de Cosmas, surnommé Indicopleustes, ou le Navigateur indien, l. III, p. 178, 179 ; l. XI, p. 337. L’ouvrage entier, dont on trouve des extraits curieux dans Photius (Code XXXVI, p. 9, 10, édit. Hœschel), dans Thevenot (première partie de ses Relations des voyages, etc.) ; et dans Fabricius (Biblioth. græc., l. III, c. 25 ; t. II, p. 603-617), a été publié par le père Montfaucon, Paris, 1707, dans la Nova collectio Patrum, t. II, p. 113-346. L’auteur avait le projet de réfuter l’hérésie de ceux qui soutiennent que la terre est un globe et non