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avaient adopté pour la liturgie la langue grecque ou la langue latine, adoptèrent les mêmes idées, ou plutôt répétèrent les mêmes paroles. Leur nombre et l’éclat qu’ils jetaient alors, leur donnaient une sorte de titre au surnom de catholiques ; mais en Orient, on les désignait par le nom moins honorable de melchistes ou de royalistes[1], c’est-à-dire, d’hommes dont la foi, au lieu de reposer sur la base de l’Écriture, de la raison ou de la tradition, avait été

    mais il se contenta de tenir (A. D. 680) son synode provincial à Hatfield, où il reçut les décrets du pape Martin et du premier concile de Latran contre les monothélites (Concil., t. VII, p. 597, etc.). Théodore, moine de Tarse, en Cilicie, avait été nommé à la primatie de la Bretagne par le pape Vitalien (A. D. 668). Voyez Baronius et Pagi, qui estimaient son savoir et sa piété, mais se défiaient de son caractère national ; ne quid contrarium veritati fidei, græcorum more in Ecclesiam cui præesset, introduceret. Le Cilicien fut envoyé de Rome à Cantorbéry, sous la tutelle d’un guide africain. (Bède, Hist. eccles. Anglorum, l. IV, c. 1.) Il adhéra à la doctrine romaine ; et le même dogme de l’incarnation s’est transmis sans altération de Théodore aux primats des temps modernes, dont le jugement plus solide s’engage, je crois, rarement dans les détours de ce mystère abstrait.

  1. Ce nom inconnu jusqu’au dixième siècle, paraît être d’origine syriaque. Il fut inventé par les jacobites, et adopté avec ardeur par les nestoriens et les musulmans ; mais les catholiques le prirent sans rougir, et on le trouve souvent dans les Annales d’Eutychius (Assemani, Bibl. orient., t. II, p. 507, etc. ; t. III, p. 355 ; Renaudot, Hist. patriar. Alex., p. 119). Ημεις δο‌υλοι το‌υ βασιλεως fut l’acclamation des pères du concile de Constantinople (Concil., t. VII, 765).