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mes, par compassion ou plutôt par des vues politiques ; on les gardait avec quelques égards dans une maison particulière ; mais l’impératrice Constantina se souvenait toujours de son père, de son mari et de ses fils, et elle aspirait à la liberté et à la vengeance. Une nuit, elle vint à bout de se sauver dans l’église de Sainte-Sophie ; mais ses larmes et l’or distribué par Germanus, qui était d’intelligence avec elle, ne purent exciter une révolte. Elle allait être sacrifiée à la vengeance et même à la justice ; mais le patriarche obtint sur sa caution un serment d’épargner sa vie : on l’enferma dans un monastère, et la veuve de Maurice consentit à profiter et à abuser de la clémence de son assassin. Elle fut convaincue ou soupçonnée d’une nouvelle conspiration : Phocas ne se crut plus engagé par le serment qu’il avait fait, et reprit toute sa fureur. On voulut connaître les projets et les complices de Constantina. Une matrone, fille, femme et mère d’empereurs, qui devait inspirer des égards et de la pitié, fut mise à la torture comme le plus vil des malfaiteurs. [Sa tyrannie.]Elle fut décapitée à Chalcédoine, ainsi que ses trois innocentes filles, à l’endroit même où avait été versé le sang de son époux et celui de ses cinq fils. Il serait superflu d’indiquer les noms et les tourmens des victimes d’une classe ordinaire qu’immola l’usurpa-

    et saint Grégoire l’accolle toujours à son père dans ses complimens. Parmi ses filles, je suis surpris de trouver à côté des noms chrétiens d’Anastasie et de Théocteste le nom païen de Cléopâtre.