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environs de Chalcédoine ; Théodose, son fils aîné, implora la reconnaissance et l’amitié du roi de Perse. Quant à lui, il refusa de prendre la fuite ; il éprouvait de vives douleurs de sciatique[1], et la superstition affaiblissait son esprit ; il attendit patiemment l’issue de la révolution, et adressa en public et avec ferveur une prière au Dieu tout-puissant, pour que ses péchés fussent punis dans ce monde plutôt que dans l’autre. Après l’abdication de Maurice, les deux factions se disputèrent le droit d’élire un empereur : les Verts rejetèrent le favori des Bleus, et Germanus lui-même fut entraîné par la multitude qui se précipitait au palais d’Hebdomon, à sept milles de Constantinople, pour y adorer la majesté du centurion Phocas. Celui-ci voulut modestement, cédant à la dignité et au mérite de Germanus, lui abandonner la pourpre. Cette offre fut repoussée par le refus plus obstiné et tout aussi sincère de Germanus : le sénat et le clergé se rendirent à ses ordres ; et dès que le patriarche

    neur de connaître, était située à cent cinquante stades de Constantinople. (Théophylacte, l. VIII, c. 9.) Gyllius (De Bosphoro Thracio, l. III, c. 11) parle du port d’Eutrope où Maurice et ses enfans furent assassinés, comme de l’un des deux havres de Chalcédoine.

  1. Les habitans de Constantinople étaient généralement sujets à des νοσοι αρθρητιδες et Théophylacte insinue (l. VIII, c. 9) que si les règles de l’Histoire le lui permettaient, il pourrait assigner la cause de cette maladie. Une pareille digression n’aurait pas été plus déplacée que ses recherches (l. VII, c. 16, 17) sur les inondations périodiques du Nil, et les opinions des philosophes grecs sur cette matière.