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dans la langue persane, signifie la douceur et la grâce, et l’épithète de Parviz fait allusion aux charmes du roi son amant. Au reste, Sira ne partagea point la passion qu’elle inspirait : le bonheur de Chosroès fut empoisonné par ses craintes jalouses, et par l’idée que, tandis qu’il possédait la personne de Sira, un amant d’un rang moins élevé possédait toutes ses affections[1].

Fierté politique et puissance du chagan des Avares. A. D. 570-600, etc.

Tandis que la majesté du nom romain se relevait en Orient, l’aspect de l’Europe offrait bien moins de bonheur et de gloire. Le départ des Lombards et la ruine des Gépides avaient détruit sur le Danube la

  1. L’histoire complète de la tyrannie d’Hormouz, de la révolte de Bahram, de la fuite et du rétablissement de Chosroès, est racontée par deux Grecs contemporains ; par Evagrius, avec plus de concision (l. XI, c. 16, 17, 18, 19), et par Théophylacte Simocatta (l. III, c. 6-18 ; l. IV, c. 1-16 ; l. V, c. 1-15) d’une manière très-diffuse. Les compilateurs qui les ont suivis comme Zonare et Cedrenus, n’ont pu que transcrire et abréger. Les Arabes chrétiens, tels qu’Eutychius (Ann., t. II, p. 200-208) et Abulpharage (Dynast., p. 96-98), semblent avoir consulté des Mémoires particuliers. Je ne connais Mirkond et Khondemir, les deux grands historiens persans du quinzième siècle, que par les extraits imparfaits de Schikard (Tarikh, p. 150-155), de Texeira ou plutôt de Stevens (Hist. de Perse, p. 182-186) d’un manuscrit turc, traduit par l’abbé Fourmont (Hist. de l’Acad. des inscript., t. VII, p. 325-334), et de d’Herbelot, aux mots Hormouz (p. 457, 459), Bahram (p. 174), Khosrou Parviz (p. 996). Si j’étais plus convaincu de l’autorité de ces écrivains orientaux, je désirerais qu’ils fussent en plus grand nombre.