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çait avec énergie dans ses lettres les devoirs et les menaces de la religion, et le diacre Grégoire, son envoyé, était autorisé à parler au nom de Dieu et au nom des hommes. L’empereur adopta, mais avec plus de succès, les mesures de son prédécesseur : on détermina plusieurs chefs des Barbares à embrasser la cause des Romains, et l’un d’eux, d’un caractère doux et fidèle, vécut, depuis cette époque, et mourut au service de l’exarque : on livra aux Francs les défilés des Alpes, et le pape les excita à violer sans scrupule leur serment et leur foi envers des infidèles. Le don de cinquante mille pièces d’or engagea Childebert, arrière-petit-fils de Clovis, à envahir l’Italie ; mais le plaisir avec lequel il avait admiré plusieurs pièces de la monnaie de Byzance du poids d’une livre, lui fit stipuler que pour rendre le présent plus digne de lui, on y mêlerait un certain nombre de ces respectables médailles. Les ducs des Lombards avaient provoqué par des incursions fréquentes leurs voisins, les redoutables habitans des Gaules. Du moment où ils eurent à craindre de justes représailles, ils renoncèrent à leur indépendance, source de faiblesse et de désordre ; ils reconnurent unanimement les avantages du gouvernement monarchique, tels que l’union, le secret et la vigueur, [Autharis, roi des Lombards. A. D. 584-590.]et ils se soumirent à Autharis, fils de Cléphon, qui avait déjà la réputation d’un habile guerrier. Les vainqueurs de l’Italie, rangés sous l’étendard de leur nouveau roi, soutinrent trois invasions successives, dont l’une était dirigée par Childebert, le dernier