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misère et à vos humbles supplications ; je veux vous rendre un service plus important ; je vous ferai connaître votre faiblesse. Éloignez-vous de ma présence : la vie des ambassadeurs est en sûreté ; et si vous revenez me demander pardon, vous goûterez peut-être les fruits de ma bienveillance[1]. » Sur le récit de ses ambassadeurs, le chagan redouta la fermeté apparente d’un empereur romain dont il ignorait le caractère et les ressources. Au lieu d’exécuter ses menaces contre l’empire d’Orient, il se porta sur les contrées pauvres et sauvages de la Germanie soumises à la domination des Francs ; mais après deux batailles douteuses, il consentit à se retirer, au moyen de quoi la disette de son camp fut soulagée par des convois de grains et de bétail que lui fournit le roi

    d’après lequel on a publié la première édition de cet écrivain (1581, apud Plantin), ne se trouve plus. Le dernier éditeur, Foggini de Rome, a conjecturé que ce mot devait être corrigé par celui de soldan ; mais les raisons qu’allègue Ducange (Joinville, Dissertat., 16, p. 238-240) pour prouver que les Turcs et les Persans ont employé ce titre de très-bonne heure, sont faibles ou équivoques ; et je suis plus disposé en faveur de d’Herbelot (Bibl. orient., p. 825), qui donne à ce mot une origine arabe et chaldéenne, et qui le fait commencer au onzième siècle, époque où le calife de Bagdad l’accorda à Mahmud, prince de Gazna et vainqueur de l’Inde.

  1. Comparez sur ces discours caractéristiques les vers de Corippe (l. III, 251-401) avec la prose de Ménandre (Excerpt. legat., p. 102, 103). Leur diversité prouve qu’ils ne se sont pas copiés l’un l’autre, et leur ressemblance, qu’ils ont puisé à la même source.