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de leurs maîtres, et dont l’âge, la force et l’éducation déterminaient le prix, qui variait de dix à soixante-dix pièces d’or[1] ; mais l’influence du gouvernement et de la religion diminuaient sans cesse les maux de cet état de servitude, et un sujet de l’empire ne pouvait plus s’enorgueillir d’exercer une autorité absolue sur la vie et le bonheur de son esclave[2].

Rapports des pères et des enfans.

La loi de la nature instruit la plupart des animaux

  1. Si un testament donnait à plusieurs légataires un esclave à choisir, ils le tiraient au sort, et ceux qui ne l’obtenaient pas avaient droit à une partie de sa valeur ; un esclave ordinaire, soit un jeune garçon ou une jeune fille, qui avait moins de dix ans, était évalué dix pièces d’or, et vingt au-dessus de dix ans : si l’esclave savait un métier, trente ; s’il était notaire ou scribe, cinquante ; s’il était accoucheur ou médecin, soixante. Les eunuques de moins de dix ans valaient dix pièces d’or, et de plus de dix ans, cinquante ; s’ils s’adonnaient au trafic, soixante-dix. (Cod., leg. 6, tit. 43, leg. 3.) Ces prix fixés par la loi, étaient en général au-dessous de ceux du marché.
  2. Voyez sur l’état des esclaves et des affranchis, les institutes (l. I, tit. 3-8 ; l. II, tit. 9 ; l. III, t. VIII, IX) ; les Pandectes ou le Digeste (l. I, tit. 5, 6 ; l. XXX, tit. 1-4) ; et le l. XL en entier ; le Code (l. VI, tit. 4, 5 ; l. VII, tit. 1-23). Lorsque je citerai désormais le texte original des Institutes et des Pandectes, je renverrai en même temps aux articles qui leur correspondent dans les antiquités et les élémens de Heineccius ; et lorsqu’il s’agira des vingt-sept premiers livres, des Pandectes, je citerai aussi le Commentaire savant et raisonnable de Gérard Noodt (Opera, t. II, p. 1-590, à la fin. Lugd. Bat. 1724).