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tin[1] ; et si l’on prend à la rigueur les assertions de Procope, l’Italie perdit alors plus de monde qu’elle n’en contient à présent dans toute son étendue[2].

Invasion des Bulgares. A. D. 559.

Je voudrais croire que Bélisaire se réjouit sincèrement du triomphe de Narsès ; mais je n’oserais l’affirmer. Au reste, le sentiment de ses exploits devait lui permettre d’estimer sans jalousie le mérite d’un rival ; et son repos fut encore illustré par une dernière victoire qui sauva l’empereur et sa capitale. Les Barbares qu’on voyait reparaître chaque année dans les provinces de l’empire étant moins découragés par des défaites passagères qu’excités par le double espoir du butin et des subsides. Le trente-deuxième hiver du règne de Justinien, le Danube gela à une grande profondeur. Zabergan se mit à la tête de la cavalerie des Bulgares, et les Esclavons de

    phelin abandonné qu’une chèvre allaitait. Dix-sept voyageurs furent logés, assassinés et mangés par deux femmes, qui furent découvertes et tuées par un dix-huitième voyageur, etc.

  1. Quinta regio Piceni est ; quondam uberrimæ multitudinis CCCLX millia Picentium in fidem P. R. venere. (Pline, Hist. nat., III, 18.) L’ancienne population était déjà diminuée du temps de Vespasien.
  2. Peut-être quinze ou seize millions. Procope (Anecd., c. 18) calcule que l’Afrique perdit cinq millions de personnes ; il ajoute que l’Italie était trois fois plus étendue, et que la proportion de la dépopulation y fut encore plus forte ; mais ses calculs sont exagérés par la passion, et sans aucune base certaine.