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terie, pesamment armée, au centre ; et les archers avec les frondeurs sur les derrières. Les Germains s’avancèrent sous la forme d’un triangle ou d’un coin. Ils percèrent le faible centre de Narsès, qui les reçut en souriant dans le piège fatal, et qui ordonna à sa cavalerie de tourner leurs flancs et de les investir. L’armée des Francs et des Allemands n’était composée que d’infanterie. Une épée et un bouclier pendaient à leurs côtés, et ils employaient comme armes offensives une petite hache fort lourde et une javeline crochue, dangereuses seulement dans un combat corps à corps ou à peu de distance. L’élite des archers romains à cheval et couverts d’une armure, escarmouchait sans beaucoup de risques autour de cette immobile phalange ; ils suppléaient à leur nombre par la rapidité de leurs mouvemens, et lançaient des traits sûrs au milieu d’une multitude de Barbares couverts, au lieu de casques et de cuirasses, d’un large vêtement de fourrure ou de toile. Ceux-ci s’arrêtèrent, la frayeur les saisit, leurs rangs se confondirent ; et dans le moment décisif les Hérules, préférant la gloire à la vengeance, tombèrent rapidement et avec violence sur la tête de la colonne. Sindbal, leur chef, et Aligern, prince des Goths, firent des prodiges de valeur, et leur exemple excita les troupes, victorieuses à achever avec la pique et la lance la destruction de l’ennemi. Buccelin et la

    de Polybe, qui assujettissait à ses habitudes et à ses opinions toutes les opérations militaires de l’antiquité.