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entre Tagina[1] et les sépulcres des Gaulois[2]. Narsès, dans un message hautain, offrit à ses ennemis non la paix, mais un pardon. Le roi des Goths répondit qu’il était décidé à vaincre ou mourir. « Quel jour fixez-vous pour le combat ? lui dit le député de Narsès. — Le huitième jour, » répliqua Totila. Mais le lendemain, dès le point du jour, il essaya de surprendre un ennemi qui, soupçonnant quelque supercherie, s’était de son côté préparé à la bataille. Dix mille Hérules ou Lombards d’une valeur éprouvée, et d’une fidélité suspecte, furent placés dans le centre de l’armée romaine. Chacune de ses ailes était composée de huit mille Romains : la cavalerie des Huns défendait la droite, et la gauche

  1. Pline fait mention de Taginæ, ou plutôt de Tadinæ ; mais l’évêché de cette ville obscure, située dans la plaine à un mille de Gualdo, a été réuni en 1007 à celui de Nocera. La dénomination actuelle de plusieurs lieux des environs retrace des souvenirs de l’antiquité : Fossato signifie un camp, Capraia vient de Caprea, et Bastia de Busta Gallorum. Voyez Cluvier, Italia antiqua, l. II, c. 6 ; p. 615, 616, 617 ; Lucas Holstenius, Annot. ad. Cluvier., p. 85, 86 ; Guazzesi, Dissert., p. 177-217, destinée spécialement à cet objet, et les Cartes qu’ont publiées Lemaire et Magini sur l’état ecclésiastique de la Marche-d’Ancône.
  2. La bataille des Busta Gallorum se donna l’an de Rome 468 ; et le consul Décius, en sacrifiant sa vie, assura le triomphe de son pays et celui de son collègue. (Tite-Live, X, 28, 29.) Procope attribue à Camille la victoire des Busta Gallorum ; et Cluvier, qui relève cette erreur, la qualifie dédaigneusement de Græcorum nugamenta.