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qui respectaient son génie, ses vertus, et même l’estimable motif qui avait forcé le sujet de Justinien à les tromper et à rejeter leurs vœux. Ils avaient perdu leur roi (perte toutefois peu considérable), leur capitale, leurs trésors, les provinces qui s’étendaient de la Sicile aux Alpes, et deux cent mille guerriers avec leurs chevaux et leurs riches équipages ; mais tout n’était pas perdu, tant que Pavie était défendue par un millier de Goths qu’animaient l’honneur, l’amour de la liberté et le souvenir de leur ancienne grandeur. Le commandement en chef fut offert, d’une voix unanime, au brave Uraias ; lui seul regarda les malheurs de son oncle Vitigès comme un motif d’exclusion. Sa voix fit tomber les suffrages sur Hildibald, qui à son mérite personnel joignait le titre de parent du roi d’Espagne Theudes, dont on espérait avec peu de fondement que les secours soutiendraient les intérêts communs de la nation des Goths. Le succès de ses armes dans la Ligurie et la Vénétie paraissait justifier ce choix ; mais il montra bientôt qu’il était incapable de pardonner ou de commander à son bienfaiteur. Sa femme fut vivement blessée de la beauté, des richesses et de la fierté de l’épouse d’Uraias ; et la mort de ce vertueux patriote excita l’indignation d’un peuple libre. La hardiesse d’un assassin exécuta la sentence portée par la nation, en coupant la tête à Hildibald au milieu d’un banquet. Les Rugiens, tribu étrangère, s’arrogèrent le droit de donner la

    tori, Mascou et du Buat, donnent des lumières, et j’en ai profité.