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la rigueur impartiale des Visigoths et des Bourguignons[1]. Sous le règne de Charlemagne, le meurtre fut universellement puni de mort, et les peines capitales se multiplièrent depuis plus que suffisamment dans la jurisprudence de l’Europe moderne[2].

Jugemens de Dieu.

Les Francs réunirent les professions civiles et, militaires que Constantin avait séparées. On substitua les titres latins de ducs, de comtes et de préfets aux dénominations barbares de la langue teutonique ; et le même officier fut chargé, dans son district, du commandement des troupes et de l’administration de la justice[3] ; mais l’office de juge, qui demande

  1. Voyez les Lois bourguignonnes, tit. 2, t. IV, p. 257 ; le code des Visigoths, l. VI, tit. 5, t. IV, p. 384 ; et la Constitution de Childebert, non pas de Paris, mais très-évidemment d’Austrasie, t. IV, p. 112. Leur sévérité prématurée fut quelquefois imprudente et excessive. Childebert condamnait non-seulement les assassins, mais les voleurs : Quomdo sine lege involavit, sine lege moriatur ; et le juge négligent se trouvait enveloppé dans la même sentence. Les Visigoths abandonnaient un chirurgien qui n’avait pu guérir son malade, aux parens du défunt : Ut quod de eo facere voluerint habeant potestatem, l. XI, tit. I, t. IV, p. 435.
  2. Voyez dans le sixième volume des Œuvres d’Heineccius Elementa juris german., l. II, p. 2, nos 261, 262, 280, 283. Cependant l’on trouve dans la Germanie, jusqu’au seizième siècle, des traces de la composition pécuniaire pour le meurtre.
  3. Heineccius (Elementa jur. germanic.) a traité fort en détail des juges de la Germanie et de leur juridiction, l. III, nos 1-72. Je n’ai trouvé aucune preuve qui m’autorise à