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de l’empereur la fleur des jeunes Goths ; les autres furent renvoyés dans leurs paisibles habitations des provinces méridionales, et une colonie d’Italiens vint remplir la ville dépeuplée. Le reste des villes et des villages de l’Italie n’attendirent pas, pour imiter l’exemple de la capitale, les armes ni même la présence des Romains ; les Goths indépendans qui restaient en armes à Pavie et à Vérone, n’aspiraient qu’à devenir les sujets de Bélisaire ; mais son inflexible fidélité n’accepta de sermens que ceux qu’on lui prêta comme au représentant de Justinien ; et il ne fut point offensé du discours de leurs députés, qui lui reprochèrent d’aimer mieux être esclave que roi.

Rappel et gloire de Bélisaire. A. D. 540, etc.

Après la seconde victoire de Bélisaire, l’envie recommença à murmurer ; Justinien lui prêta l’oreille, et le héros fut rappelé. Le reste de la guerre des Goths n’était plus digne de sa présence ; un maître plein d’affection était impatient de récompenser ses services et de consulter sa sagesse ; il était le seul capable de défendre l’Orient contre les innombrables armées de la Perse. Bélisaire devina et feignit de ne pas apercevoir les soupçons cachés sous ces prétextes dont on colorait son rappel : il embar-

    lui fit dans la basilique de Julius le serment ou la promesse solennelle de respecter sa vie. (Hist. Miscell., l. XVII, in Muratori, t. I, p. 107). Le récit d’Anastase est obscur, mais vraisemblable. (in vit. Pont., p. 40). Mascou (Hist. des Germains, XII, 21) parle, d’après Montfaucon, d’un bouclier votif qui représente la captivité de Vitigès, et qui est aujourd’hui dans le cabinet de M. Landi, à Rome.