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sant sous les murs de la ville, un pareil avis devenait superflu ; et cette cérémonie était tombée par l’établissement d’une nouvelle religion. Le temple d’airain de Janus était encore debout dans le Forum ; son étendue était occupée tout entière par la statue du dieu, représenté sous une figure humaine de cinq coudées de hauteur, ayant deux visages, l’un tourné vers l’orient et l’autre vers l’occident. Ses doubles portes étaient aussi d’airain, et par les vains efforts qui furent faits pour les mouvoir sur leurs gonds rouillés, on apprit avec scandale que quelques Romains demeuraient attachés à la superstition de leurs aïeux.

Bélisaire repousse un assaut général des Goths.

Les assiégeans employèrent dix-huit jours à se procurer toutes les machines d’attaque qu’avaient inventées les anciens. Ils préparèrent des fascines pour remplir les fossés, et des échelles pour monter sur les murs : les plus gros arbres de la forêt fournirent le bois de quatre béliers ; leur tête était armée de fer ; ils étaient suspendus par des cordes, et cinquante hommes les faisaient agir. Des tours élevées marchaient sur des roues ou des cylindres, et formaient une plate-forme spacieuse, au niveau du rempart. Le matin du dix-neuvième jour, les Goths firent une attaque générale, depuis la porte de Pre-

    divinité du Latium, est la meilleure. (Heyne, Excurs. V, ad l. VII, Æneid.) Au temps de Romulus et de Numa, c’était une des portes de la ville. (Nardini, p. 13, 256, 329). Virgile a décrit l’ouverture du temple de Janus en poète et en antiquaire.