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vandale s’était réfugié dans l’inaccessible contrée des Maures, déterminèrent Bélisaire à abandonner une vaine poursuite, et à prendre ses quartiers d’hiver à Carthage, d’où il envoya son principal lieutenant informer l’empereur qu’en trois mois il avait achevé la conquête de l’Afrique.

Conquête d’Afrique par Bélisaire. A. D. 534.

Bélisaire disait la vérité. Ce qui restait de Vandales abandonna sans résistance ses armes et sa liberté. Les environs de Carthage se soumirent aussitôt que Bélisaire parut, et le bruit de sa victoire subjugua successivement les provinces les plus éloignées. La ville de Tripoli se maintint dans la fidélité qu’elle avait volontairement montrée à l’empereur ; la Sardaigne et la Corse se rendirent à un officier qui leur présenta, au lieu d’une épée, la tête du brave Zano ; et les îles de Majorque, de Minorque et d’Yviça consentirent humblement à demeurer des dépendances du royaume d’Afrique. Césarée, ville royale, qu’à moins d’une grande exactitude géographique, on pourrait confondre avec la ville actuelle d’Alger, était située à trente journées à l’ouest de Carthage. Les Maures infestaient la route de terre ; mais la mer était ouverte, et les Romains en étaient alors les maîtres. Un tribun actif et prudent fut chargé de remonter par mer jusqu’au détroit, et s’empara de Septem ou Ceuta[1], située

    p. 26-30. Muratori, Antiq. Ital. Medii Ævi, t. V, Dissert. 58, p. 9, qui avait composé un traité sur cet objet avant le décret de l’évêque de Pavie et du pape Benoît XIII.)

  1. Τα της πολιτειας προοιμια. C’est ainsi que s’exprime Procope (De ædific., l. VI, c. 7). Ceuta, ruinée depuis par